Historique
En 1722 Les Hammoud habitent le palais
Cette résidence fut construite au début du XVIIIème siècle. La date de construction du palais serait l'année 1134 de l'Hégire (1721 de l'ère chrétienne ), comme l'indique une inscription gravée dans le mur d'une pièce de la demeure.
Le palais a été construit par Ali Hammoud et ses descendants l'habitèrent jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. C'est une famille de aghas ottomans d'origine maghrébine, dont les descendants figurent encore aujourd'hui parmi les personnalités de la ville.
Le palais se composait du rez-de-chaussée qui abritait quelques échoppes, des écuries et d'un jardin ainsi que d'un étage qui se composait de diwans, d'un liwan, de quelques chambres et d'une cour intérieure à ciel ouvert.
En 1800 Youssef Debbané rachète le palais à la famille Hammoud
La résidence Debbané présente tous les éléments constitutifs des dars arabo-ottomans de cette époque, au plan et au décor inspirés de l'architecture monumentale religieuse, madrassat et mosquées.
Le palais était une demeure seigneuriale composé du salamlek, la partie acquise par les Debbané et du haramlek, la partie adjacente appartenant aux Sacy. On retrouve les traces de la porte menant vers le harem au haut des escaliers de l'entrée de la demeure.
Deux pièces caractéristiques bordent les parties est et nord-est de la cour centrale :
1. La première est une pièce d'été ouverte sur un côté par une grande
arcade, c'est le liwan.
2. La seconde est une salle de réception à plan dit en T renversé et aux
décors somptueux. On désignait cette pièce par qaat, étant elle-
même composée d'un espace central orné d'une fontaine la atabah,
et de trois pièces adjacentes, les diwans . Le sol est surélevé et les
murs portent des niches et des placards peints.
La qaat, la salle principale de la demeure témoigne d'une maîtrise parfaite du décor inséré dans l'architecture à la manière de l'école mamelouke syro-égyptienne, revue et enjolivée par le classicisme ottoman.
Des ornements intérieurs, sur le pourtour des fenêtres et des portes et sur certains murs de la maison, agrémentent et soulignent l'unité de cet ensemble du XVIIIème siècle. Ils sont en ablaq typique et alternent avec des pierres de taille bicolores.
Dans la qaat, les départs d'arcs sont parés d'alvéoles, ou muqarnas, cette autre décoration caractéristique de la période. Des plaques en mosaïque, formant des tableaux nettement distincts les uns des autres et séparés par des bordures, égayent les parois de cette salle, tels des tapis accrochés aux murs.
En marbre polychrome, ces mosaïques, qui affectionnent autant la géométrie mamelouke que la flore ottomane, occupent les linteaux des fenêtres et les claveaux d'arcs qui surplombent les portes. Aux motifs géométriques rehaussés d'entrelacs et d'étoiles, s'ajoutent la rose, l'oeillet, l'arbre fleuri aux longues branches et surtout la tulipe, l'emblème dominant de cet âge ottoman. C'est sans compter deux inscriptions en arabesque qui clôturent le répertoire.
Le décor se fixe également au sol recouvert de mosaïques de marbre et aux plafonds richement travaillés en bois de cèdre gravé et peint
Les diwans avaient trois plafonds en bois de cèdre gravés et peints. Ayant subi des détériorations dûes aux infiltrations d'eau, il n'en reste plus qu'un seul depuis la fin du XIXème.
En 1902 Raphaël Youssef Debbané restaure le palais
Il fait venir des ingénieurs italiens et français et des artisans de Damas qui ajoutent deux étages surplombés d'un toit en tuiles de Marseille.
Au premier étage, le noyau historique reçoit quelques modifications:
- Le carrelage art nouveau du iwan, le dallage de marbre du patio , la pose de parquet dans un diwan, une volière qui abrita jusqu'à une centaine de canaris...
- Le hall central est recouvert d'un toit en tuiles de Marseille. Il est contourné d'arcades dans le style de la maison, ce qui permet à la lumière diffusée par le soleil d'y pénétrer tout le long de la journée.
A cet étage, la famille avait aménagé les deux pièces qui entourent le liwan, en bureau pour le père de famille et en salle d'études pour les enfants. A cet étage aussi se trouvaient les salons, une bibliothèque très riche en ouvrages variés ainsi que la salle à manger, la cuisine et les dépendances.
Au deuxième étage se trouvent les chambres à coucher de la famille et une immense baie vitrée qui contribue à donner un éclairage particulier à la demeure.
Au troisième étage se trouvent :
- La tayara qui surplombe les souks, lieu d'agrément permettant de contempler le panorama de 
la ville et de son arrière-pays. Avec des ouvertures dans les quatre directions la pièce est très aérée et permet de bénéficier de l'endroit le plus frais durant les soirées chaudes de l'été.
- Une pièce qui a une vue magnifique sur le château de la mer
En 1978 et jusqu'en 1983 le palais est occupé par des éléments armés ce qui cause la détérioration des décors et le délabrement de nombreuses pièces.
En 2000 La Fondation Debbané effectue des travaux de remise en état.
Dans le but de conserver la valeur historique et artistique du palais, la Fondation a l'intention d'entreprendre la restauration proprement dite et sa requalification en musée.
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